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La Grande guerre: l'émotion et l'admiration d'un fils pour son père..
Le 11 novembre est toujours teinté d'émotion pour Hervé Thomas. L'an
dernier, il avait récité un extrait des «Croix de bois» de Roland Dorgelès,
appris en classe pour rendre alors hommage aux soldats lors des cérémonies au
monument aux morts avec leur instituteur de l'époque, Georges Guille. Cette
année, à la reconnaissance envers ces combattants de la Grande guerre, c'est
l'admiration pour son père qu'il souhaitait mettre en avant. Pas en public, tout
simplement en confiant les attestations et citations qu'avait reçu ce dernier
les 25 juillet 1916, 27 août 1917 et 10 novembre 1918, la veille de la signature
de l'Armistice..
Enrôlé sous le matricule n°5965, Alphonse Thomas avait 22 ans quand il est
parti comme soldat 2ème classe au 81ème régiment d'infanterie peu après le début
du conflit.. Agent de liaison auprès du chef de bataillon, il a eu une conduite
exemplaire pendant ces quatre années de guerre. Il a fait preuve d'un grand
courage, de ténacité, de persévérance pour avancer face à l'ennemi et sous les
bombardements, retrouver des pistes avancées de nuit... Autant de faits de
guerre, révélés sur ces documents, qui ont valu au corps d'armée l'attribution
de la fourragère et à son père, diverses citations et la reconnaissance de ses
supérieurs et de la nation, couronnées par un «certificat de bonne conduite»
délivré le 2 août 1919.
Des papiers jaunis par le temps, qui ont d'autant plus de valeur aux yeux
d'Hervé Thomas que son père ne lui parlait jamais de la guerre. Il gardait pour
lui les souvenirs des atrocités vécues dans le Nord-est de la France...«Où il
effectuait ses missions à moto» confie ce dernier avec émotion... Car cela reste
le seul secret que lui avait révélé son père sur Sa Grande Guerre...
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